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La Métropole s’est dotée d’une compétence « Valorisation des paysages ». Elle met ainsi le paysage au cœur des missions de l’institution : aménagement, développement économique, mobilité, environnement… Cette dynamique lui permet également de mieux accompagner les initiatives paysagères locales.
Métropole-Nature, Métropole-Paysage
Avec plus de 3150 km2, composés aux trois-quarts d’espaces naturels ou agricoles, le plus vaste territoire métropolitain de France présente des qualités essentielles de biodiversité et de paysage. Avec des enjeux de préservations essentiels face aux pressions environnementales d’un développement peu soucieux de les ménager. Or le paysage, témoin de l’urgence écologique, peut aussi constituer un puissant levier pour l’action publique.
Car cette diversité exceptionnelle d’ambiances paysagères, tant littorales que terrestres, offre autant de ressources pour le projet territorial. Un large éventail de situations, du spectacle remarquable des monuments paysagers mondialement connus comme la montagne Sainte-Victoire ou les Calanques, à la proximité quotidienne des collines, plaines ou rivages moins médiatisés, invite à une approche par le paysage de l’aménagement et de l’urbanisme, de l’attractivité et du développement économique, de l’environnement et du cadre de vie, de la réduction des risques et de l’adaptation au changement climatique, de la gestion de l’eau ou encore de l’agriculture.
Protéger, restaurer et valoriser tous les paysages !
La première pierre du projet de paysage métropolitain a été posée en 2019. Une « typologie des paysages anthropisés », a été dressée par l’AUPA (Agence d’urbanisme du Pays d’Aix – Durance) et l’AgAM (Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise). Cette étude préalable a permis une première intégration de l’enjeu paysager dans les plans et programmes de la Métropole, et a marqué le début d’une dynamique de projet.
Quand le paysage devient un outil d’aménagement du territoire…
La Métropole élabore un Plan de paysage, démarche de projet concerté, qui constitue l’outil le mieux adapté pour inscrire les modalités de la qualité paysagère dans les documents réglementaires – SCoT et PLUi notamment – et dans des programmes d’action concrets.
De l’état des lieux à l’élaboration du Plan de paysage
Le paysage, ce bien commun, se place donc à la croisée des enjeux économiques, sociaux et environnementaux de l’institution. Il exprime les vulnérabilités auxquelles les modalités de leur croissance exposent les territoires métropolitains. Face aux constats de dégradation et d’atteintes faites aux paysages, dans le contexte aggravant de dérèglement climatique, la Métropole fait le choix de placer cette problématique au cœur de sa politique et en appui de ses compétences d’aménagement des territoires.
Toutes les études préalables au Plan de paysage, à commencer par la « typologie des paysages anthropisés » réalisée en 2019, désignent les secteurs d’interfaces comme étant les plus sensibles aux processus de dégradation et de dévalorisation. Ces études incitent donc la Métropole à se focaliser sur ces espaces. Qu’ils concernent des contacts entre zonages d’occupation ou des adossements entre systèmes de gestion, ces « franges », ces « marges », ces « lisières » caractérisent presque toujours des situations paysagères privées d’attention, qui méritent d’être redressées.
L’écotone ou l’importance des zones de transition
Concrètement, le Plan de paysage de la Métropole choisit de s’intéresser en premier lieu à des espaces ordinairement peu considérés par les politiques publiques d’aménagement. Les interfaces marquent souvent une confrontation : entre grands ensembles et massifs ; lotissements et espaces agricoles, naturels ou forestiers ; zones d’activité et campagne ; villes et littoraux ou cours d’eau ; zones industrielles et zones humides, etc.
Cette approche territoriale originale, cherchant l’harmonie des dispositions spatiales par la prise en considération des paysages de franges, constitue, en matière de projet de territoire, une première à l’échelle nationale.
Phase 1 – Diagnostic
Le diagnostic du Plan de paysage, « la marge au centre », établit une méthodologie de valorisation, d’attractivité et de résilience des cadres de vie de la Métropole, fondée sur les potentiels ignorés des secteurs de limites. Il propose d’élever au rang d’écotones* – c’est-à-dire d’écosystème spécifique d’entre-deux – ces interfaces dysfonctionnelles en leur redonnant une profondeur substantielle utile à leur rapporter du vivant, de l‘usage et de la beauté, et à les ménager.
* Un écotone est une zone de transition entre deux écosystèmes. Dans le cas du plan de paysage métropolitain, ce concept écologique est appliqué au paysage dans une dimension plus large, en incluant les espaces urbains, agricoles, naturels et littoraux.
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Et sa synthèse
Phase 2 – Objectifs de qualité paysagère (OQP)
La caractérisation du répertoire de lisières infra-métropolitaines affermit et clarifie le principe des objectifs de qualité paysagère, à inscrire dans les documents réglementaires. Ces objectifs deviennent aussi plus appropriables et rendent concrètes les recommandations et les possibles actions. Le projet de paysage est utile à la (re)construction progressive d’un écosystème territorial qui donne sens à l’évolution des cadres de vie, leur indique des pistes de résilience, et accompagne un développement soutenable en terme environnemental qui réponde ainsi aux aspirations des populations. Par l’écotone, le Plan de paysage saisit et traite les enjeux paysagers de réparation, de préservation et de valorisation des territoires. Face aux défis climatiques, il œuvre aussi à leur adaptation par la définition des paysages de transition.
Phase 3 – Six projets démonstrateurs
La troisième phase du Plan de paysage est consacrée aux projets menés jusqu’au stade de l’esquisse sur six sites métropolitains, démonstrateurs de situations d’interfaces différentes. Les deux objectifs principaux de cette phase sont de parvenir à des transcriptions réglementaires ou incitatives des objectifs de qualité paysagère d’une part, et à des programmes d’actions concrètes ciblés sur la préservation, la restauration et l’aménagement vertueux des espaces de lisières d’autre part.
Un observatoire photographique dédié au Plan de paysage
Un observatoire photographique du paysage (OPP) répondant aux critères de la méthode nationale d’observation des dynamiques paysagères est associé à l’élaboration du Plan de paysage. Il contribue à l’outil d’évaluation, tant de la méthode que de la portée des actions et règles mises en place, indispensable à une telle démarche. Conformément à la procédure officielle, une soixantaine de prises de vue seront reconduites à trois reprises afin de témoigner de l’évolution des paysages photographiés et de l’efficience des mesures de mise en œuvre des objectifs de qualité paysagère.
À venir…
La troisième phase du Plan de paysage sera consacrée aux projets menés jusqu’au stade de l’esquisse sur six sites métropolitains démonstrateurs de situations d’interfaces différentes. Les deux objectifs principaux de cette phase sont de parvenir à des transcriptions réglementaires ou incitatives des objectifs de qualité paysagère d’une part, et à des programmes d’actions concrètes ciblés sur la préservation, la restauration et l’aménagement vertueux des espaces de lisières d’autre part.
Le projet de paysage métropolitain : une politique publique qui prend appui sur des partenariats d’animation, de recherche et de capitalisation
- École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles-Marseille : depuis 2018, la Métropole a conventionné avec cet établissement d’enseignement supérieur. Ce partenariat a permis d’accueillir quatre promotions de première année, sur des ateliers pratiques de « conduite du vivant » et plus de 40 élèves ont réalisé leur projet de fin d’étude (PFE) et obtenu leur diplôme en travaillant sur des sites métropolitains.
- Actualisation de l’Atlas départemental des paysages des Bouches-du-Rhône : conduit par le Département, en partenariat avec la DREAL PACA et la Métropole, ce travail a été achevé au printemps 2022 et est accessible en ligne :
- Bureau des Guides du GR2013 : La Métropole soutient l’association, pour son action culturelle et artistique autour des paysages arpentés, et en particulier le travail de mémoire photographique, réalisé à travers le programme « INVENTAIRE, photographies des territoires balayés par un même vent » :
- Les Panoramistes : La Métropole soutient cette association qui a créé l’« Observatoire Photographique du Paysage depuis le GR 2013 » et qui, depuis sa création, conduit des campagnes de mise à jour des points de vue et d’animation autour de cet observatoire, en proposant aux habitants d’adopter un point de vue et d’enrichir le nombre de reconductions photographiques.
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