Environnement sonore et lutte contre le bruit
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31 % de la population de la Métropole Aix-Marseille-Provence résident dans une « zone calme », pour laquelle l’ambiance sonore est apaisée, mais 5% d’entre elle, soit 99 000 habitants ainsi que 160 établissements de santé et d’éducation, sont exposés à un dépassement des valeurs réglementaires concernant le bruit des infrastructures (réseaux routiers, ferrés, aéroports, certains établissements industriels).
Le bruit est perçu comme une gêne, une nuisance, voire une source de pollution. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, il représente le second facteur environnemental provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe derrière la pollution atmosphérique. La Métropole Aix-Marseille-Provence établit conformément, à ses obligations réglementaires, des cartes de bruit stratégiques, ainsi qu’un Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement. Pour aller plus loin, elle a choisi de s’engager volontairement dans la mise en œuvre d’un observatoire métropolitain de l’environnement sonore.
LES CARTES DE BRUIT STRATEGIQUES
La directive européenne 2002/49/CE relative à l’évaluation et à la gestion du bruit dans l’environnement, impose aux grandes agglomérations de plus de 100 000 habitants d’élaborer des cartes de bruit stratégiques des infrastructures de transports terrestres (réseaux routiers et ferrés), des aéroports et de certains établissements industriels, ainsi qu’un plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE). Une mise à jour des cartes de bruit stratégiques est prévue à échéance régulière tous les cinq ans.
Un diagnostic sonore à l’échelle de la Métropole
La cartographie du bruit est obtenue par modélisation et s’appuie sur des calculs mathématiques à partir de différentes sources de données (trafic, vitesses, caractéristiques des voies, topographie, …). Elle représente de façon globale à l’échelle du territoire, un niveau de gêne sonore annuel moyen pour chaque source de bruit, sur une période de 24h (Indice Lden) et sur la période de nuit (Indice Ln). En revanche, la cartographie ne se substitue pas à des mesures acoustiques sur site, plus précises.
Les cartes de bruit stratégiques ont été approuvées par le Conseil Métropolitain, le 19 novembre 2021 pour les sources routières, aériennes et industrielles et le 15 décembre 2022 pour les sources ferrées.
Cartes de Bruit Stratégiques : Mode d’emploi
Les éléments de lecture des cartes sont définis par l’arrêté national du 4 avril 2006 relatif à l’établissement des cartes de bruit et des Plans de Prévention du Bruit dans l’Environnement.
Conformément à la norme NF S 31- 130, et à l’arrêté ministériel du 4 avril 2006, la cartographie du bruit représente par une couleur dédiées (Cf. : illustration ci-dessous) des zones de bruit à intervalle de 5 dB(A) à partir de 55 d(A).
Echelle de couleur utilisée pour les cartes de bruit stratégiques
LES INDICES DE BRUIT « LDEN » ET « LN »
La directive européenne 2002/49/CE a fixé des indicateurs communs exprimés en décibels (dB(A)) pour l’ensemble des pays de l’Union Européenne. Il s’agit du Lden et du Ln :
- Le Lden (« day » « evening » « night » pour « jour » « soir » et « nuit ») est l’indicateur du niveau sonore moyen pour une période de 24h. Il est calculé en moyennant sur l’année les bruits relevés aux différentes périodes de la journée, auquel est appliqué une pondération plus importante sur les périodes plus sensibles (+5 dB(A) en soirée et + 10 dB(A) la nuit). Ce n’est donc pas un niveau de bruit réel ou mesuré, mais une indication pondérée visant à mieux prendre en compte la gêne sonore sur les périodes de repos.
- Le Ln (n pour nuit) est l’indicateur du niveau sonore nocturne (22h-6h)
L’OBSERVATOIRE DE L’ENVIRONNEMENT SONORE
En complément de ses obligations réglementaires, la Métropole s’est engagée à déployer un observatoire de l’environnement sonore. Cette démarche volontariste est mise en œuvre aux côtés de deux partenaires principaux : Acoucité et AtmoSud. L’objectif est de compléter la cartographie du bruit (modélisation) par un dispositif de monitoring urbain. La Métropole suit ainsi l’évolution de l’environnement sonore sur des secteurs sensibles. Elle peut mieux comprendre la gêne des habitants, préserver les zones calmes et valoriser les paysages sonores emblématiques du territoire.
La Métropole dispose :
- d’un parc de 10 stations de mesure du bruit de haute précision qui permettent de suivre l’environnement sonore des secteurs d’intérêt sur de longues périodes De capteurs innovants dans le cadre de la démarche Smart Métropole actuellement en cours de préfiguration.
- De moyens d’enquêtes et outils de sensibilisation sur le thème du sonore
LE PLAN DE PREVENTION DU BRUIT DANS L’ENVIRONNEMENT
La Métropole Aix-Marseille-Provence élabore un Plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) à l’échelle des 92 communes de son territoire, pour l’ensemble des sources de nuisances sonores routières, ferrées, aériennes et industrielles. Ce document réglementaire stratégique est destiné à évaluer et gérer le bruit dans l’environnement. À ce titre, il propose un diagnostic des zones à enjeux et des zones calmes du territoire métropolitain. Il fait aussi l’inventaire des actions en faveur de la réduction du bruit ou de sa prévention réalisées depuis 10 ans, et celles prévues pour les 5 années à venir, portées par l’ensemble des gestionnaires d’infrastructures bruyantes.
Depuis 2014, 11 opérations de traitement de bruit ont été conduites sur le territoire métropolitain, permettant la protection de 1300 logements et 3 écoles pour un coût de 22 millions d’euros. Pour aller plus loin la Métropole compte mettre en place 7 actions supplémentaires à l’horizon 2029. L’institution s’engage ainsi à cofinancer les opérations de traitement des points noirs du bruit, en y consacrant un budget annuel de 300 000 euros ; à intégrer le confort acoustique dans la rénovation de l’habitat ; à recenser, préserver et valoriser les zones calmes ; mais également à accompagner le déploiement de radars sonores afin de réduire les incivilités. La Métropole compte aussi promouvoir les modes de transport plus respectueux de l’environnement sonore ; améliorer ses connaissances en matière de bruit afin de mieux prendre en compte cet enjeu dans les projets, qu’ils soient métropolitains ou communaux ; et enfin former et sensibiliser les habitants, notamment les scolaires, sur les impacts sanitaires des nuisances sonores dans l’environnement.
Ce Plan de prévention du bruit contribuera à améliorer l’environnement sonore du territoire métropolitain et donc la santé des habitants.
Le projet de PPBE sera soumis à la consultation du public pendant deux mois, du lundi 9 décembre 2024 au dimanche 9 février 2025 inclus. Le dossier sera consultable en version dématérialisée sur le registre numérique (registre-numerique.fr/metropole-ppbe) et en version papier au siège de la Métropole (Le Pharo, 58 boulevard Charles Livon, 13007 Marseille), du lundi au vendredi de 8h30 à 18h. À l’issue de cette phase de consultation, une note exposant les résultats et la suite qui leur a été donnée sera rédigée et tenue à la disposition du public, avant son approbation officielle prévue en juin 2025.
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