Avec plus de 280 000 habitants exposés à des niveaux sonores dépassant les seuils sanitaires recommandés, la Métropole Aix-Marseille-Provence place le bruit au cœur de ses priorités. Le 30 juin dernier, les élus métropolitains ont adopté le nouveau Plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) pour la période 2024–2029. Ce document cadre, exigé par la directive européenne 2002/49/CE, vise à mieux connaître, prévenir et réduire l’exposition au bruit généré par le trafic routier, ferroviaire, aérien ou certaines activités industrielles.
Un enjeu sanitaire, social et territorial
Sur un territoire marqué par la densité urbaine, les grands axes de circulation et la diversité des infrastructures, les nuisances sonores affectent directement la qualité de vie. Plus de 15 % des habitants sont exposés à un niveau de bruit jugé nocif pour la santé. Les cartographies stratégiques, actualisées en 2021 et 2022, ont permis d’identifier les secteurs les plus sensibles ainsi que les zones calmes à préserver.
Si le bruit routier reste la première source de nuisance sonore, touchant 5 % de la population, les bruits aériens concernent quant-à-eux 1 % des habitants. Ceux d’origine ferroviaire et industrielle contribuent également aux atteintes sonores, parfois de manière localisée mais significative.
Dix ans d’actions déjà engagées
Ce nouveau PPBE s’inscrit dans la continuité d’une dynamique amorcée depuis 2014. Durant la décennie écoulée, la Métropole a déployé une série d’actions concrètes en faveur de la réduction des nuisances sonores.
Plus de 1 000 logements, ainsi que plusieurs établissements scolaires situés à proximité d’axes routiers, ont été insonorisés grâce à des aides à l’isolation phonique. Des murs anti-bruit ont été construits sur les secteurs les plus exposés.
Parallèlement, la collectivité a mené une politique active d’aménagement urbain : création de zones 30, développement d’espaces piétons, aménagement de pistes cyclables, déploiement de lignes de tramway et de bus à haut niveau de service (BHNS).
Un Observatoire métropolitain de l’environnement sonore a été mis en place, avec plus de 60 points de mesure déployés sur le territoire. Enfin, des campagnes de sensibilisation ont été menées auprès du grand public et des scolaires, pour encourager les comportements favorables à un cadre de vie plus apaisé.
Une stratégie structurée autour de quatre axes
Ce nouveau plan d’action, prévu sur cinq ans, articule ses priorités autour de quatre grands objectifs.
- Réduire l’exposition au bruit : Des financements sont mobilisés pour cofinancer les protections acoustiques (murs, isolation de façades), préserver les zones calmes, ou encore déployer des radars sonores pédagogiques. La Métropole prévoit une enveloppe de 2 millions d’euros pour accompagner ces dispositifs aux côtés des communes et des gestionnaires d’infrastructures.
- Améliorer la connaissance de l’environnement sonore: L’actualisation des cartes de bruit, la détection des points noirs sonores et le maintien de l’Observatoire du bruit doivent permettre de mieux documenter les situations locales. La Métropole renforcera par ailleurs ses coopérations avec l’Aéroport Marseille Provence, le Grand Port Maritime de Marseille ou encore la SNCF.
- Informer et sensibiliser : Un comité de pilotage spécifique sera chargé de suivre le déploiement du PPBE. Des actions pédagogiques seront proposées, notamment en milieu scolaire, et les données issues de la surveillance acoustique seront rendues disponibles en open data.
- Favoriser une mobilité plus respectueuse du cadre de vie : Le plan s’articule avec les politiques de déplacement de la Métropole : développement de 500 km de pistes cyclables, 93 pôles d’échanges multimodaux, nouvelles lignes de tramway et de bus à haut niveau de service, soutien au vélo électrique et au covoiturage.
Une démarche concertée avec les habitants
Le projet de PPBE a été soumis à la consultation publique entre décembre 2024 et février 2025. Les 800 contributions reçues ont permis d’enrichir le document final, en intégrant notamment des demandes renforcées en matière de protection contre les bruits routiers, aériens et industriels, mais aussi en matière d’accès à l’information.
Avec ce nouveau plan, la Métropole affirme sa volonté de faire de la lutte contre les nuisances sonores une priorité transversale, entre santé, aménagement et mobilité. En s’appuyant sur un état des lieux objectivé, des partenariats renforcés et une mobilisation continue des acteurs locaux, elle entend inscrire durablement la qualité de l’environnement sonore dans les conditions du mieux-vivre métropolitain.
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