La Métropole Aix-Marseille-Provence et le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône organisé, le vendredi 20 juin, à l’Hôtel du Département, à l’occasion du salon Préférence Provence, les toutes premières Assises de l’agriculture et de l’alimentation en Provence pour resserrer les liens entre les acteurs et les professionnels du secteur.
Relever les grands défis liés au foncier
Un constat partagé par la profession : d’ici les dix prochaines années, la moitié de ses membres devra partir à la retraite. Face aux multiples problèmes de rémunérations, de considération et de concurrence déloyale, les agriculteurs ont tiré la sonnette d’alarme en 2024, avec une série de manifestations.
C’est dans ce contexte que se sont déroulées les premières Assises de l’agriculture et de l’alimentation en Provence, avec un débat réparti en deux tables rondes. La première a permis de discuter des grands défis liés au foncier, à la jeunesse agricole et à l’adaptation au changement climatique.
Transition compromise
Entre la dégradation, la disparition des fermes, la retraite et le non-renouvellement des générations, la profession peine à attirer les plus jeunes. « Partir dès le collège vers la voie de l’agriculture est loin d’être dégradant. Il faut que des jeunes reprennent ce métier nécessaire », a ajouté Lucien Limousin.
Les sécheresses, les inondations et les canicules ne cessent d’augmenter. En effet, le réchauffement climatique alerte les agriculteurs, qui doivent s’adapter à ces conditions. Le président de la Chambre d’Agriculture des Bouches-du-Rhône, Laurent Israelian, a affirmé « qu’il ne fallait pas hésiter à s’inspirer de ce qui se fait plus au sud, en Espagne notamment. »
Collaboration et valorisation locale
Dans le prolongement de ces échanges, la deuxième table ronde a également réuni des acteurs de terrain et des représentants institutionnels pour échanger sur les moyens de développer les débouchés économiques dans la grande distribution. Ensemble, ils ont pointé la nécessité de mieux collaborer entre agriculteurs et entreprises, de repenser les modes de commercialisation et de valoriser les produits locaux, même non normés. La restauration collective, l’éducation au goût dans les écoles et la gestion des prix ont été évoquées comme leviers majeurs.
Les chiffres clés de l’agriculture sur le territoire des Bouches-du-Rhône
- 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires
- 12 500 emplois
- 3 400 exploitations agricoles
- 176 000 hectares de surfaces agricoles, soit 1/3 de la surface du département
- 1er producteur national de nectarines, tomates, poivron, aubergine, riz, pastèque, etc.
- 3e place nationale en matière d’agriculture le bio avec 37% des surfaces
- 2 900 élèves dans l’enseignement agricole répartis dans 13 établissements