La Métropole dispose de nombreux leviers pour s’engager dans la transition énergétique. Elle se positionne comme acteur de son futur énergétique : sobre, efficace et renouvelable.
COMMENT S’EXERCE LA COMPÉTENCE DE LA METROPOLE
EN MATIERE D’ÉNERGIE ?
La compétence en matière de réseaux d’énergie a été transférée à la Métropole Aix-Marseille-Provence suivant les principes définis par la loi MAPTAM. La Métropole Aix-Marseille-Provence a donc compétence pour :
- négocier une partie des contrats de concession des réseaux publics de distribution de gaz et d’électricité et contrôler la bonne exécution des missions de service public ;
- développer, créer et exploiter les réseaux publics de chaleur et de froid (bois, géothermie, solaire thermique…) ;
- favoriser la production d’énergies renouvelables et leur raccordement aux réseaux publics.
BÂTIR UNE STRATÉGIE ÉNERGETIQUE DURABLE
En agissant sur les réseaux d’énergie, la Métropole apporte sa part à l’indispensable transition énergétique. Elle initie ainsi, avec l’ensemble des acteurs du territoire, une stratégie globale et transversale des réseaux et de production d’énergie. Cette politique est l’une des clés de voûte du plan climat-air-énergie métropolitain (PCAEM)
Ce PCAEM définit, dans un Schéma directeur des énergies (SDE) en cours d’élaboration, les actions qui permettront à la Métropole de contribuer à atteindre l’objectif fixé par la loi de transition énergétique. Aix-Marseille-Provence s’engage ainsi pour une diminution de 50 % de la consommation d’énergie (- 14 % en 2025, – 30 % en 2030) et pour la couverture des besoins à 100 % par des énergies renouvelables à horizon 2050.
Le livre blanc de l’énergie, document préparatoire à la politique métropolitaine en matière de réseaux d’énergie et de production d’énergies renouvelables, dresse un état des lieux du territoire. Il est aussi l’expression des attentes et des souhaits de l’ensemble des acteurs concernés.
Délibéré en mars 2019, le livre blanc de l’énergie est constitué de deux documents :
- Tome 1 : État des lieux métropolitain de la production et des réseaux d’énergie.
- Tome 2 : La fabrique de l’énergie, un document synthétisant les orientations prioritaires pour le territoire.
Ce livre blanc souligne ce qui guide notre action : apporter la bonne énergie, au bon endroit, au bon moment, pour le bon usage.
Développer les énergies renouvelables
Pour réduire notre dépendance à l’importation d’énergie, pour alléger notre facture énergétique et pour améliorer tant notre bilan carbone que la qualité de l’air que nous respirons, la Métropole souhaite booster la production d’énergies renouvelables et devenir un territoire à la pointe en termes de production d’énergies renouvelables.
Notre territoire se caractérise par un potentiel exceptionnel en matière d’énergies, qu’elles soient renouvelables, « grises » ou même « à économiser ». Ce potentiel tient autant à son climat et sa géographie (énergie solaire, thalassothermie, éolien) qu’à son secteur industriel (économie circulaire, énergies fatales ou grises, captage CO2), à l’importance de son parc de logements (économie d’énergie, autoconsommation d’énergies renouvelables, réseaux collectifs) et à la prépondérance de la part modale de la voiture dans les déplacements de sa population.
Toutefois il est encore fortement dépendant des importations d’énergie : notre territoire consomme aujourd’hui cinq fois plus d’énergie qu’il n’en produit et présente une balance commerciale énergétique déficitaire de 5,5 milliards d’euros par an, soit plus de 10 % de son produit intérieur brut.
La production d’énergies renouvelables sur le territoire métropolitain représente seulement 4% de la consommation territoriale.
Avec son plan climat-air-énergie métropolitain (PCAEM), Aix-Marseille-Provence va valoriser le potentiel de production d’énergies renouvelables qu’offre le territoire. Pour y parvenir, elle peut s’appuyer sur de nombreux atouts :
- la production d’hydroélectricité (déjà importante),
- la production d’électricité photovoltaïque,
- l’exploitation des réseaux de chaleur et de froid, en particulier à partir de la géothermie, de la thalassothermie et de la biomasse,
- la récupération de l’énergie « perdue » sur certaines zones industrielles,
- la production de biogaz par méthanisation,
- la production d’énergie par des éoliennes flottantes.
1/ Développement du photovoltaique
La Métropole agit pour mobiliser et accompagner les acteurs de la filière solaire ainsi que les collectifs citoyens. Elle s’engage également pour le développement de centrales photovoltaïque sur ses bâtiments.
UNE CENTRALE PHOTOVOLTAÏQUE AVEC ET POUR LES HABITANTS
La Métropole Aix-Marseille-Provence a souhaité donner une seconde vie à l’ancienne installation de stockage de déchets non dangereux dont elle est propriétaire sur la commune de Mallemort. Elle a ainsi décidé de créer un parc solaire au sol. Pour ce faire, la collectivité a lancé un appel à manifestation d’intérêt (AMI).
Le groupement CVE, Enercoop et Énergie Partagée a été retenu pour son projet respectueux de l’environnement mais aussi citoyen. En effet, les habitants pourront participer à la mise en œuvre de la centrale photovoltaïque, et même en être actionnaires.
La centrale d’environ 2,7 MW devrait être mise en service début 2023.
Concertation locale
Des réunions publiques permettent aux habitants de s’approprier le projet. La première a été organisée le 20 juin 2019, la seconde le 9 juillet 2021. Un troisième temps de concertation aura lieu en 2022. L’objectif est, à terme, de constituer une coopérative citoyenne ayant vocation à investir dans le projet et à y participer activement.
Les citoyens ont également été invités à participer à des ateliers tout au long de l’étude d’impacts. Ils ont ainsi pu faire part de leurs observations et poser des questions au groupement en charge du projet.
> En savoir plus sur le projet : notre foire aux questions
> En savoir plus sur la participation citoyenne
Vers la solarisation des bâtiments métropolitains
Dans le cadre de son Plan Climat Air Energie et de son agenda environnemental, la Métropole Aix-Marseille Provence souhaite poursuivre ses objectifs de développement de la production locale d’énergie à partir de sources d’énergies renouvelables. De plus, l’Etat a fixé par décret des objectifs très ambitieux de réduction des consommations d’énergie des bâtiments tertiaires. La Métropole s’est par conséquent engagée dans plusieurs projets opérationnels dont la solarisation des bâtiments métropolitains.
Après étude du potentiel photovoltaïque de ses bâtiments, la Métropole engage un premier programme de création de 10 centrales. Il sera réalisé sur 5 ans, avec une première phase de travaux dès 2022. Il concerne des bâtiments situés les communes de Pertuis, Miramas, Le Puy-Sainte-Réparade, Marseille, Fuveau, Les Pennes-Mirabeau et Aix-en Provence. Ces travaux permettront de réaliser en moyenne 19 % d’économies d’énergie sur le patrimoine concerné.
2 millions d’euros seront investis dans ce cadre.
D’autres projets sont déjà à l’étude pour une réalisation dans les 10 prochaines années.
2/ Développement de la méthanisation
Le développement de la méthanisation permet à la fois de traiter une partie des déchets et des boues d’épuration, de réduire le bilan carbone, de réduire les gaz à effet de serre mais aussi de produire de la chaleur et de l’électricité ou du gaz réinjecté dans le réseau ou bien utilisé comme carburant véhicule (GNV) par exemple.
Les biodéchets et les boues issues de l’épuration des eaux usées sont constitués principalement de matière organique. Celle-ci constitue un gisement potentiel pour la fabrication de bio-méthane.
L’objectif visé dans le PCAEM est que la méthanisation produise 12% de l’objectif 2030 de production d’énergie renouvelable. Cela permettra 12 000 tonnes eqCO2 /an évités par substitution de bio-méthane (énergie renouvelable) au gaz naturel.
Aix-Marseille-Provence Métropole : un potentiel de méthanisation important !
Avec plus de 160 000 t/an de matière organique mobilisable, le gisement est là pour créer une dizaine d’unités de méthanisation traitant les biodéchets et les déchets agricoles, permettant ainsi d’alimenter par exemple 35 000 logements au biogaz ou 550 bus au bioGNV.
Acteurs de la collecte des biodéchets, développeurs de projets énergétiques, collectivités pionnières et consultants spécialisés sur l’acceptabilité sociale des projet se mobilisent pour le développement local de la méthanisation.
L’une des difficultés majeures est celle de la recherche d’un foncier à la fois rare et cher, à laquelle s’ajoute la nécessaire sensibilisation des élus locaux et des populations pour faire accepter ces projets parfois controversés.
Il y a urgence à mettre en place des solutions pour la valorisation des biodéchets et pour répondre à l’enjeu de produire localement une énergie de source renouvelable à une échelle compatible avec notre consommation énergétique.
3/ Qu’est-ce la thalassothermie
La thalassothermie, ou géothermie marine, consiste à récupérer l’énergie calorifique de la mer pour chauffer et climatiser des bâtiments. Il s’agit donc d’une source d’énergie renouvelable et « gratuite » qui est utilisée pour produire de la chaleur ou du froid pour alimenter un réseau de chaleur et de froid susceptible de desservir de nombreux bâtiments.
Le fonctionnement de la thalassothermie
La thalassothermie repose sur le prélèvement d’eau de mer à faible profondeur (entre 5 et 10 mètres) et avec une température modérée de 12 à 25°C selon la saison. On va récupérer les calories de l’eau de mer (qui sera, elle, rejetée dans la mer) à travers des échangeurs, dans une boucle d’eau douce secondaire (c’est pourquoi on parle aussi de « boucle à eau de mer »). Les calories prélevées sont ensuite injectées, grâce à la boucle, dans les pompes à chaleur qui alimentent une zone concernée. Le transfert de calories permet soit de chauffer soit de refroidir les bâtiments de la zone en question.
Actuellement, on estime que, avec la thalassothermie, 1 kWh électrique consommé peut restituer jusqu’à 4 kWh thermiques, ce qui constitue un très bon rendement énergétique.
La thalassothermie n’émet aucune pollution et ne perturbe pas l’écosystème marin tant que l’exploitation des calories de la mer est faite selon certaines règles.
L’énergie calorifique de la mer n’est jamais à 100% suffisante pour alimenter le réseau. D’une part il faut alimenter l’ensemble des pompes en électricité et, d’autre part, les besoins en chaud sont complétés par des chaudières gaz en appoint.
Deux réseaux de thalassothermie à Marseille
En pratique, la thalassothermie est particulièrement adaptée aux zones littorales à forte densité. C’est pourquoi, en France, c’est principalement dans la zone méditerranéenne qu’elle se développe actuellement, en étant favorisée à la fois par l’absence de marée et par la proximité de la zone urbaine avec la côte.
Les deux fonctionnent sur une base de thalassothermie mais l’exploitent de manière différente.
Massileo (Dalkia, EDF)
Le réseau Massileo est destiné à fournir plus de 500 000 m² de bâtiments (bureaux comme habitations) en énergie chaude comme froide pour assurer chauffage, climatisation et eau chaude sanitaire (voire 700 000 m² à long terme). Il se développe aujourd’hui sur la zone Euroméditerranée 2.
Le principe est que l’énergie de la mer alimente une boucle d’eau « tempérée » qui vient desservir le quartier ciblé. C’est localement, à l’échelle d’un ilot, que le chaud et le froid sont produits en mutualisant et en équilibrant les besoins des différents usages entre eux et sur la boucle tempérée.
Thassalia (Engie)
Le réseau Thassalia est un réseau de chaud et de froid classique. Le chaud et le froid sont produits de manière centralisée au niveau de la centrale de thalassothermie en bord de mer, puis des canalisations distinctes vont livrer le chaud et le froid depuis cette centrale vers les bâtiments raccordés. Il se développe sur la zone Euroméditerranée 1 et le centre-ville de Marseille.
Un avantage environnemental et économique
L’avantage de ces réseaux de thalassothermie est de distribuer de l’énergie calorifique produite à environ 70% de source renouvelable (ENR).
Outre la contribution aux objectifs des Plans climats et autres politiques environnementales, cela permet aussi de donner un avantage économique pour les clients.
D’une part l’énergie calorifique renouvelable (> 50%) bénéficie de la TVA à taux réduit (5,5%) et, d’autre part, le prix est plus stable que celui des énergies fossiles.
En effet, le prix de vente de l’énergie consommé est indexé en fonction de la composition de l’énergie.
Ainsi le gaz est 100% indexé sur les indices du gaz. Un réseau de chaleur avec un mix énergétique diversifié est indexé au pro rata de ce mix énergétique.
A titre d’exemple, pour Thassalia, le prix de la chaleur est indexé seulement à 30% sur les indices gaz et à 30% sur les indices électriques. Le reste du prix étant non indexé. Ainsi l’exercice a été fait de comparer le montant facturé total TTC pour le chaud pour 3 bâtiments (1 hôtel et 2 logements) en janvier 2020 vs janvier 2021 vs janvier 2022. On a les résultats suivants :
- Evolution 2021/2020 : -10% en moyenne
- Evolution 2022/2022 : +40% en moyenne
Ceci est à comparer avec des évolutions qui peuvent être de l’ordre de + 500% dans le cas de réseaux de chaleur à 100% gaz.
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