C’est une évidence : le pays traverse une crise profonde. « D’abord politique, avec une majorité impossible, puis économique, avec un déficit historique, elle est désormais institutionnelle, avec un gouvernement démissionnaire, a souligné en préambule du conseil de la Métropole la présidente de l’institution, Martine Vassal. L’inquiétude des Français est réelle, palpable, et elle nous appelle à une grande responsabilité. Face à ces turbulences nationales, nous, élus locaux, devons travailler ensemble pour préserver les intérêts de nos habitants. Et ce devoir passe par une coordination forte entre les collectivités locales, par une volonté de travailler ensemble, et surtout par l’obligation de ne plus se perdre dans des confrontations stériles. En ces temps troublés, notre mission est claire : tenir le cap et rester fidèles à nos promesses ! »
Un budget sans aucune augmentation d’impôts
C’est précisément ce qu’ont fait les conseillers métropolitains en adoptant un budget sans aucune augmentation d’impôts. « Les taux resteront inchangés, y compris pour la taxe foncière. C’est un engagement, une promesse, et l’année prochaine encore, nous la tiendrons », a précisé Martine Vassal. En plus de rester fidèle à sa politique de stabilité fiscale, la Métropole, à travers ce budget d’un montant total de 4,8 milliards d’euros, poursuit sa stratégie de désendettement et de maintien des investissements en faveur des projets structurants du territoire. « Nous maintenons également les attributions de compensation pour les communes et les dotations de solidarité communautaires », a ajouté la présidente de la Métropole.
« Ce budget a été conçu avec rigueur, ambition et avec la volonté de répondre aux besoins de notre territoire », a indiqué de son côté Didier Khelfa, vice-président délégué au Budget, aux Finances, à la Stratégie financière, ainsi qu’à la contractualisation avec l’État et les collectivités.
La Métropole s’engage en faveur de la réindustrialisation du territoire
À l’occasion de ce conseil, qui comportait 217 rapports à l’ordre du jour, les élus ont également adopté à l’unanimité une feuille de route pour le développement industriel du golfe de Fos-Étang de Berre. Elle doit permettre de disposer d’un cap clair sur l’ensemble des aménagements et des investissements qui devront être réalisés pour faire du port de Marseille-Fos le premier pôle industrialo-portuaire décarboné de Méditerranée. De son côté, la Métropole s’est engagée à réaliser un certain nombre d’opérations, notamment l’aménagement des espaces pour accueillir des entreprises, la construction de nouveaux logements et le développement de nouveaux services de mobilité pour l’ouest du territoire. « Nous attendons désormais des engagements forts de la part de l’État à la hauteur des enjeux. Ces engagements, nous les attendons, notamment sur l’amélioration des infrastructures routières, la simplification des procédures d’instruction et de conduite des projets », a souligné Martine Vassal.
« Avec cette feuille de route collective, nous affirmons clairement le rôle de notre territoire métropolitain. C’est ici, depuis Aix-Marseille-Provence, que se dessinent les contours d’une industrie verte et créatrice d’emplois. C’est ici, depuis notre métropole portuaire, que se met en route la reconquête industrielle de la France, gage de souveraineté économique pour l’Europe », a ajouté Gérard Gazay, vice-président délégué au Développement économique, au Plan de relance pour les entreprises, à l’Artisanat et au Commerce.
Dans le même esprit, le conseil de la Métropole, en approuvant d’un commun accord le pacte « Sud Avenir Hélico », a apporté son soutien au vaste plan de transformation du site industriel d’Airbus Helicopters, à Marignane. Il va engendrer des évolutions de grande ampleur en matière d’innovation, de réduction de l’empreinte environnementale et de gains de compétitivité pour l’ensemble de la filière aéronautique. Les ambitions du groupe avec ce projet : transformer 75 % de son patrimoine immobilier, recruter 5 700 collaborateurs sur 5 ans, former 5 000 jeunes sur le territoire et engager 450 millions d’euros d’investissements privés. La Métropole contribuera à ce programme en matière d’accessibilité, d’offre foncière ou encore d’insertion et d’emploi.
Le programme d’aménagement du tram Belle-de-Mai adopté à l’unanimité
Soucieuse de développer des transports en commun respectueux de l’environnement, l’assemblée a également adopté à l’unanimité les études de réalisation du tramway Belle-de-Mai. Celles-ci ont notamment permis d’identifier un itinéraire empruntant les voiries suivantes : National, Mirabeau, Loubon, Léon Perrin, et Notre-Dame de Bon secours. Le projet, d’un montant estimé à 173 millions d’euros, concerne 3,47 km et 10 stations. Il dessert un potentiel de 55 800 résidents, 20 750 emplois et a vocation à s’étendre jusqu’à Saint-Jérôme, avec des études de faisabilité en cours. Le planning de réalisation porte sur une mise en service en 2030 pour la phase 1. « Vous l’aurez compris, les tramways avancent à grands pas et la révolution des transports se poursuit ! », a commenté la présidente de la Métropole.
À noter enfin que les élus ont aussi approuvé le projet de Plan de prévention du bruit dans l’environnement de la Métropole. Cet outil stratégique prévoit des actions concrètes pour limiter le bruit, protéger les endroits calmes, et améliorer l’environnement sonore, afin que les habitants puissent vivre dans un cadre plus sain et agréable. Le projet sera d’ailleurs soumis à la consultation du public du lundi 9 décembre 2024 au dimanche 9 février 2025 inclus. Profitez de cette occasion pour vous informer et faire entendre votre voix !