Avoir le réseau de transport le plus sûr de France, telle est la volonté de la présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence. S’il est déjà l’un des plus paisibles du pays – les faits de délinquance ont baissé de 20 % à Marseille et de 33 % sur l’ensemble du réseau depuis 2018 -, Martine Vassal souhaite aller encore plus loin.
Des effectifs en hausse
Comment ? En augmentant les effectifs du Groupe d’Assistance et de Prévention (GAP) de la RTM, créé en 2022. Le nombre d’agents, dont le rôle est de veiller à la sécurité des voyageurs et au bon fonctionnement du service en luttant contre la fraude, va ainsi passer de 78 à 99 cette année, un chiffre deux fois plus élevé qu’à l’origine.
Vers un armement des agents
Outre cette montée en puissance, l’institution veut transformer le GAP en un service interne de sécurité afin que les agents disposent des mêmes pouvoirs que leurs homologues de la RATP (régie autonome des transports parisiens) notamment. Autrement dit qu’ils puissent procéder à des fouilles, des palpations, retenir quelqu’un le cas échéant, relever une identité, mais aussi disposer d’une arme non létale, de catégorie B ou D (bombe lacrymogène, taser, matraque). « L’armement, c’est une mesure qui permettrait de veiller à l’apaisement dans les transports, de garantir la sécurité des agents comme des voyageurs et de faire respecter l’ordre », souligne Martine Vassal.
Pérenniser le dispositif caméras piéton
La Métropole espère aussi obtenir des ministres des Transports et de l’Intérieur, respectivement Philippe Tabarot et Bruno Retailleau, la pérennisation de l’expérimentation du dispositif caméras piéton pour les agents, ainsi que l’autorisation de la captation sonore, qui est pour l’heure interdite par la CNIL (commission nationale de l’informatique et des libertés). Car, aujourd’hui, la plupart des agressions commencent par des insultes verbales. « Ces avancées sont indispensables pour pouvoir retracer les agresseurs », estime la présidente. Et de conclure : « Nous avons besoin d’une vie quotidienne plus apaisée. Cela passe par la mise en place de ces mesures. Nous nous devons d’obtenir des moyens à la hauteur de la deuxième ville de France ! »
Des moyens matériels déployés
En plus des agents, la Métropole et la RTM déploient des moyens matériels pour renforcer la sécurité dans les transports. Petit à petit, les caméras analogiques dans les stations de métro sont remplacées par des appareils numériques afin d’améliorer la qualité des images et d’augmenter le champ de couverture.
Ces dernières années, l’institution et la régie métropolitaine ont également mis en place la descente à la demande sur le réseau de bus de soirée et les lignes de nuit, ainsi qu’un bouton d’alerte sur l’application RTM en cas de situation d’urgence. Ce dispositif permet aux voyageurs de prévenir, en temps réel, un agent du Centre de supervision d’un incident dont ils pourraient être victimes ou témoins.
La Métropole intensifie aussi la lutte contre la fraude
La Métropole renforce, en parallèle, la lutte contre la fraude dans les transports. Très récemment, l’institution a mis en place deux nouvelles actions en ce sens. Depuis le début de l’année, le dispositif « Stop fraude » est testé au sein du réseau marseillais. Concrètement, il permet de vérifier l’adresse donnée via les fichiers de l’administration fiscale. Les amendes auront ainsi plus de chances d’arriver à bon port.
L’expérimentation d’une contravention pédagogique au sein du réseau de transports urbains de la RTM a également été lancée début décembre. Ce projet est l’une des propositions du Conseil des Jeunes Métropolitains et fait partie des 35 engagements d’ici 2035 de la présidente de la Métropole, Martine Vassal. Lorsqu’un voyageur est contrôlé sans titre de transport valide, deux options lui sont ainsi proposées : payer une amende forfaitaire ou souscrire un abonnement de transport d’un montant équivalent à l’infraction. Objectifs : lutter contre la fraude, encourager les voyageurs à s’abonner, réduire les coûts, sensibiliser aux bonnes pratiques et renforcer la médiation.
À noter que des portiques anti-fraude seront également installés à la faveur de la modernisation des stations de métro.