En cinq ans, la Métropole Aix-Marseille-Provence a presque doublé son taux d’emploi de personnes en situation de handicap, passant de 5,02 % en 2019 à 9,34 % en 2024, un chiffre bien au-dessus de la moyenne nationale qui s’établit à 5,66 % ! Aujourd’hui, 690 agents en situation de handicap travaillent au sein de l’institution, contre 373 il y a cinq ans.
Une progression exceptionnelle
Cette évolution s’est faite grâce à une volonté politique forte. En 2019, la Métropole signait en effet une première convention avec le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique (FIPHFP) afin de favoriser l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap au sein de ses services.
Avec l’appui du FIPHFP, la Mission handicap a su mettre ses effectifs pleinement au service de l’accompagnement des personnels dans leurs démarches de reconnaissance de travailleurs handicapés et mettre en place toutes les aides mobilisables pour leur maintien dans l’emploi. En cinq ans, grâce au Fonds pour l’insertion, et par la force de la volonté, la Métropole a fait bouger les lignes, déconstruit au quotidien les représentations, les stéréotypes, les préjugés sur le handicap au travail, avec des résultats tangibles.
« Déconstruire encore plus les préjugés »
Forte de ce succès, l’institution a souhaité prolonger et renforcer encore son engagement en faveur de l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. Une nouvelle convention avec le FIPHFP a donc été signée le 23 septembre dernier. Celle-ci prévoit la déclinaison d’un plan pluriannuel d’actions s’élevant à 1,78 M€ (dont 50,58 % pris en charge par le FIPHFP et 49,42 % par la Métropole) autour de plusieurs axes : accessibilité numérique, reclassement, maintien dans l’emploi, communication, commande publique, formation (managers, recruteurs et agents) et recrutement, y compris par voie d’apprentissage.
« La Métropole s’est engagée de manière très volontariste, dès sa création, pour l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. Cette démarche porte ses fruits, et nous la prolongeons aujourd’hui en signant cette nouvelle convention avec le FIPHFP, pour une durée de trois ans. Il s’agit de réaffirmer les valeurs sociales de la Métropole et de déconstruire encore plus les préjugés pour que le handicap ne soit plus du tout un obstacle de recrutement », souligne la conseillère de la Métropole déléguée au Handicap, à la Lutte contre les discriminations et inégalités, ainsi qu’au Conseil métropolitain des jeunes, Véronique Miquelly.
Témoignages d’agents métropolitains en situation de handicap
Ils s’appellent Gilles, Myriam et Marie-Lisa, ils sont agents métropolitains, en situation de handicap, et tous ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé pour leur permettre d’exercer dans les meilleures conditions leurs fonctions au sein de l’institution.
Gilles Eykerman est conseiller handicap depuis deux ans à la Métropole. Son rôle : informer, conseiller et accompagner les agents qui, comme lui, sont atteints d’un handicap. Le sien est invisible : il souffre de troubles de l’audition. « Je suis appareillé depuis 12 ans, indique-t-il. Grâce au FIPHFP et à la Métropole, je vais pouvoir renouveler, en septembre prochain, mes appareils auditifs et financer leur assurance », indique-t-il.
Myriam Bounejla, quant à elle, effectue un stage au sein de la Mission handicap, dans le cadre d’une formation : elle passe actuellement le Caferuis (Certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale). Atteinte de surdité, l’éducatrice spécialisée dans une structure privée martégale se dit « impressionnée par l’accompagnement dont bénéficient les agents métropolitains en situation de handicap. Ici, la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances est pleinement mise en œuvre ! », salue-t-elle.
Enfin, Marie-Lisa Montero occupe, au sein de l’administration, le poste de gestionnaire en médecine préventive. Elle souffre d’épilepsie. Il y a plusieurs années, la Métropole lui a donné la permission de venir sur son lieu de travail accompagnée de sa chienne, Jazz. Celle-ci a été éduquée de façon à anticiper les crises de sa maîtresse et est même capable de les soulager voire d’aller chercher du secours au sein du service en cas d’urgence. Aujourd’hui, Jazz possède sa propre carte professionnelle. À noter que le poste de travail de Marie-Lisa a également été aménagé afin de lui permettre de continuer d’exercer son activité professionnelle au sein de la Métropole. Dans le cadre de ses fonctions, elle suit des personnes en situation de handicap. « Souvent, elles ont peur d’être déclarées inaptes. Mais, lorsque je leur raconte mon expérience, ça les rassure », témoigne-t-elle.
Les chiffres clefs
- 9,34 % : le taux d’emploi des personnes handicapées des services de la Métropole
- 5,66 % : le taux d’emploi national des personnes handicapées
- 904 592 € investis par le FIPHFP pour le plan pluriannuel de trois ans
