La Métropole a reçu, en juin dernier, pour la première fois, des étudiants de seconde pour leur stage de fin d’année. À travers cette nouvelle initiative, l’institution entend notamment lutter contre les inégalités sociales et territoriales.
Une expérience formatrice pour les élèves
Devenu obligatoire cette année, ce stage a pour objectif de faire découvrir le monde du travail dans le cadre d’une expérience concrète, au cours de laquelle les élèves sont amenés à partager le quotidien de professionnels. Les jeunes lycéens peuvent ainsi développer des compétences essentielles à leur apprentissage, comme l’autonomie et l’adaptabilité, tout en prenant confiance en leurs capacités et en progressant dans leur choix de carrière future.
L’environnement social et familial joue encore aujourd’hui un rôle considérable dans l’avenir des élèves et leurs choix d’orientation. Ce stage obligatoire représente alors un moyen efficace de répondre à l’enjeu majeur de réduction des inégalités sociales et territoriales, en permettant aux élèves de découvrir divers métiers, pour certains insoupçonnés, et de peut-être faire naître de nouvelles vocations.
« J’ai trouvé ce stage incroyable, affirme ainsi Fayçal, élève de 16 ans. Lors de mon stage de 3ème, je suis surtout resté assis dans un bureau, il n’y avait pas forcément d’animation. Au bout du troisième jour, je m’ennuyais… Ici, on ne fait pas tout le temps la même chose. L’après-midi, par exemple, on fait des ateliers, ce qui nous permet de plus nous intéresser à ce qu’il se passe. ».
Éduquer et réduire les inégalités
Dans le cadre de son engagement en faveur de la cohésion sociale, la Métropole a ainsi accueilli, pendant deux semaines, 10 élèves de seconde générale et technologique du lycée Saint-Exupéry et un du lycée Saint-Joseph de la Madeleine de Marseille. Résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, ces jeunes rencontrent souvent des difficultés à trouver un stage de qualité.
Au sein de la direction Cohésion sociale, les lycéens ont pu toucher du doigt la réalité du monde du travail en découvrant les métiers de la Fonction publique territoriale. Ils ont notamment eu l’opportunité de rencontrer de nombreux agents métropolitains, occupant des postes divers et variés, l’occasion de découvrir un vaste panel de professions de l’administration.
Loin d’être un seul stage d’observation, cette expérience avait également vocation à permettre aux étudiants de progresser dans leur projet d’orientation. « Ce stage m’a permis de changer ma vision de la vie professionnelle. Je n’avais que la santé en tête, mais j’ai découvert le monde du social et j’ai trouvé ça très intéressant. Ça a élargi mes perspectives de carrière. Je ne vais pas seulement me focaliser sur le domaine de la santé, mais aussi m’intéresser à celui du social », avoue Mayada, élève au lycée Saint-Exupéry.
Ainsi, pendant ces deux semaines, les lycéens ont pris part à différents ateliers d’échange, de réflexion et de prise de parole afin de connaître leurs aspirations et de les préparer aux exercices souvent redoutés de la rédaction et de la soutenance du rapport de stage. « On a pu développer des compétences qu’on n’avait pas spécialement avant, comme la sociabilité, ajoute la lycéenne. Certaines personnes n’étaient pas forcément à l’aise, mais elles ont pu tisser des liens avec les autres. Je trouve ça très positif parce qu’on a pu découvrir différents métiers tout en créant de nouvelles relations, dans une bonne entente. »
Des lycéens engagés pour l’écologie
Les stagiaires ont également pu découvrir des entreprises du territoire soucieuses de la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) comme Anotherway, start-up qui propose des alternatives écologiques et réutilisables aux produits jetables du quotidien, ou Véolia, groupe de gestion d’eau, des déchets et de l’énergie.
« J’ai appris beaucoup de choses, confirme Mayada. Je n’avais pas du tout conscience que le plastique était si dangereux, qu’il impactait l’environnement et nous, les humains, à ce point. Je savais que c’était mauvais pour l’environnement, mais je ne pensais pas vraiment à la santé. Je me sens beaucoup plus concernée et je vais sans doute plus en parler à mon entourage ! »
Pour clôturer ces deux semaines, les élèves se sont rendus, jeudi 27 juin, au fort Saint-Nicolas, où ils ont participé à une chasse au trésor avant de prendre part à des ateliers de sensibilisation à la protection de l’environnement, organisés avec les associations 1 Déchet Par Jour et Save My Shoes.
Les lycéens, tout au long de leur stage, ont participé à la préparation de cet événement centré sur la cause écologique. Dans un objectif de revalorisation des matériaux, ils ont notamment utilisé du bois recyclé fourni et prédécoupé par l’association Share-Wood Marseille ainsi que les fab lab Micro-Folie de Miramas et Make It Marseille. L’objectif d’un tel projet était notamment de rendre les étudiants acteurs de leur stage, et non pas seulement observateurs passifs, comme c’est souvent le cas lors de ces expériences.
Enfin, durant leur dernier jour de stage, les élèves ont pu jouer au « Monopoly des inégalités », un jeu créé par l’Observatoire des inégalités afin de sensibiliser aux discriminations et inégalités présentes dans la société. En lien avec la thématique environnementale de leur stage, les lycéens se sont ensuite rendus à la Villa Méditerranée pour visiter la réplique de la grotte Cosquer, l’occasion de plonger dans la longue histoire du territoire !
« Définissez votre stage à la Métropole en un mot ? »
À cette question, les étudiants répondent « différent », « découverte », « polyvalence », « enrichissant », ou encore « imagination ». Cette première expérience d’accueil des secondes à la Métropole semble donc très réussie, y compris pour les agents de la direction Cohésion sociale, qui ont organisé, avec l’association FACE Sud Provence, ce stage et ses activités. Le format de l’expérience a d’ailleurs vocation à être perfectionné d’année en année, afin d’aider les agents de la Métropole à accueillir au mieux les élèves de seconde, en fonction de leurs projets d’orientation.