Installé sur 3 hectares au lieu-dit Les Fumades, à Mallemort, ce nouveau parc solaire constitue une vitrine des engagements métropolitains en matière de transition énergétique. Propriétaire du terrain, l’institution a lancé, en 2018, un appel à manifestation d’intérêt pour y reconvertir un ancien centre d’enfouissement de déchets non dangereux. Objectifs : valoriser ce foncier inactif et y développer une infrastructure de production d’électricité renouvelable.
« Le parc de Mallemort est la preuve qu’une métropole peut agir concrètement pour devenir productrice d’énergie renouvelable. C’est une transformation écologique et territoriale à l’œuvre », explique Laurent Simon, vice-président de la Métropole délégué à la Transition énergétique.
Développé par CVE (Changeons notre Vision de l’Énergie), producteur indépendant basé à Marseille, en partenariat avec le fonds d’investissement national Énergie Partagée, ce projet d’envergure dispose d’une puissance installée de 2,6 MWc. Il produira, chaque année, près de 4 150 MWh, soit l’équivalent de la consommation de 3 600 habitants (hors eau chaude et chauffage). La production contribuera à éviter l’émission d’environ 70 tonnes de CO₂ par an.
Gouvernance partagée et ancrage local
Porté par une gouvernance coopérative, le projet a associé collectivités et citoyens dès sa conception. Depuis 2019, ateliers et temps d’échange ont été organisés localement. En 2025, la Métropole et la commune de Mallemort rejoindront le capital du parc, aux côtés de la coopérative citoyenne « Sur le Toit des Alpilles », qui permet aux habitants de devenir copropriétaires de l’installation. À terme, 35 % du capital sera détenu par des acteurs publics et citoyens.
Pour Sylvain Gombert, chargé d’investissement chez Énergie Partagée, cette implication citoyenne constitue l’un des piliers du projet : « Ce parc est exemplaire par son ancrage local et son ouverture aux habitants. Grâce au label Énergie Partagée, il garantit une gouvernance éthique, une transparence totale et des bénéfices réellement partagés sur le territoire. »
Un outil de sensibilisation et de mobilisation locale
La vocation pédagogique du parc a également été pensée dès l’origine. Un parcours éducatif a vu le jour avec le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE), CVE et Énercoop. Quatre classes de l’école primaire Mistral, à Mallemort, ont conçu des panneaux informatifs sur le traitement des déchets, l’énergie solaire et la biodiversité, installés en bordure du site, accessible à tous.
Par ailleurs, une enveloppe annuelle de 6 000 € financera, pendant 30 ans, des projets environnementaux locaux (économie d’énergie, lutte contre la précarité…), prolongeant les retombées positives de l’initiative.
Vers un modèle reproductible de transition énergétique
Ce premier parc solaire métropolitain s’inscrit dans une dynamique régionale plus large. Plusieurs communes du territoire (Puyloubier, Charleval, Peyrolles-en-Provence…) ont déjà accueilli des infrastructures solaires, témoignant de l’implantation croissante de cette filière dans la région. « À Mallemort comme ailleurs, nous construisons une énergie qui a du sens pour les territoires. Une énergie locale, partagée, au service du bien commun », a rappelé Sylvain Legrand, directeur général de CVE Solar.
Ce projet s’inscrit pleinement dans la stratégie environnementale de la Métropole, qui a fait du solaire un levier structurant de sa transition énergétique. Il incarne aussi l’engagement de l’institution en faveur d’une reconversion des friches, d’un développement territorial durable et de la mobilisation citoyenne.
