Le 5 novembre 2018, deux immeubles insalubres de la rue d’Aubagne s’effondraient subitement, provoquant la mort de 8 personnes. Un traumatisme pour les Marseillais qui ont pris conscience de la nécessité d’entretenir le patrimoine immobilier pour permettre à chacun de pouvoir se loger dignement. C’est à la suite de ce drame que la société publique locale d’aménagement d’intérêt national Aix-Marseille-Provence (SPLA-IN AMP) a été créée, à l’initiative de la Métropole, pour rénover l’habitat dégradé sur le territoire, et plus particulièrement dans le centre-ville de la cité phocéenne. Avec la promesse de conserver la mixité sociale de ces quartiers populaires.
Après un long mais nécessaire travail d’étude, le premier chantier de réhabilitation mené par l’organisme s’apprête à démarrer. L’opération vise à requalifier quatre immeubles fortement dégradés au 34, 36, 38 et 40 de la rue Jean Roque. Composés actuellement de 28 appartements, ils accueilleront demain 16 logements sociaux, allant du T1 au T5. Afin d’offrir la meilleure qualité d’habitation possible, ils seront tous traversants assurant ainsi une ventilation naturelle et une meilleure luminosité. Quatorze d’entre eux bénéficieront également d’un espace extérieur à usage privatif.
Une quinzaine d’autres immeubles rénovés d’ici à 2025
« Les premiers travaux opérationnels et visibles démarreront dans quelques jours, et s’amplifieront d’ici à 2025, dans une quinzaine d’immeubles du centre-ville, a précisé la présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal. Les bâtiments réhabilités seront livrés à l’hiver 2026. »
« Tout cela est le fruit d’un travail d’études important et le temps écoulé entre les analyses et le début du chantier reflète l’ampleur de l’effort mené. Tout ne se fait pas en un claquement de doigt. Nous devons avancer vite, pour répondre aux besoins des Marseillais, mais nous devons le faire bien ! », a-t-elle ajouté.
En parallèle, la Métropole a mis en place un dispositif particulièrement efficace pour lutter contre l’habitat indigne, le « permis de louer », qui vise à détecter les logements non décents, dangereux ou insalubres. Instauré en 2019 dans le quartier de Noailles, il s’étendra bientôt aux quartiers de la Belle de Mai et Hoche Versailles. Déjà, plus de 750 logements sont devenus décents grâce au dispositif.
Le permis de louer, un outil efficace pour accompagner les propriétaires bailleurs vers la rénovation de leur bien
Dans le cadre de sa stratégie de lutte contre l’habitat indigne, la Métropole Aix-Marseille-Provence a mis en place, en 2019, un permis de louer dans le quartier de Noailles à Marseille. Outil de détection des logements non décents, dangereux ou insalubres, ce dispositif s’avère efficient. Si bien que la Métropole a décidé de l’étendre progressivement sur son territoire là où cela est nécessaire. Aujourd’hui, il est en vigueur dans les secteurs de sept autres villes : Martigues, Port-de-Bouc, Istres, Pertuis, Gardanne, Aubagne, Aix-en-Provence. La Métropole va l’étendre à cinq nouveaux secteurs d’ici à 2025, à Marseille et hors-Marseille.
« Les mesures issues du dispositif du permis de louer que nous avons mises en place s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre l’habitat indigne mais également dans les objectifs du Programme local de l’habitat (PLH). Outil coercitif, le permis de louer est une démarche préventive, qui joue un rôle pédagogique. Associé à des aides complémentaires à la réhabilitation, il permet d’accompagner les propriétaires bailleurs vers la rénovation de leur bien. En cela, ce dispositif a démontré toute son efficacité. Nous allons donc l’étendre, d’ici à 2025, à cinq nouveaux secteurs que sont les centres-villes de Marignane, de La Ciotat et de Septèmes-les-Vallons, et deux des îlots jugés prioritaires au cœur de Marseille. Nous avons également renforcé le dispositif par la signature d’une convention à l’échelle métropolitaine de transmission des données avec la Caisse d’allocations familiales des Bouches-du-Rhône pour définitivement bloquer les propriétaires d’habitat indigne qui voudraient contourner le permis de louer ! », explique David Ytier, vice-président de la Métropole délégué au Logement, à l’Habitat, à la Lutte contre l’habitat indigne.