Soixante rapports étaient à l’ordre du jour du deuxième conseil de la Métropole de l’année, avec notamment l’approbation du nouveau contrat de ville métropolitain 2024-2030, l’un des plus importants de France par l’animation et la concertation mises en œuvre. Celui-ci permet de décliner les orientations communales pour chacune des villes concernées, et de réaliser une feuille de route opérationnelle de quartier. Cette dynamique participative est essentielle pour faire face à l’évolution de la politique de la ville et des défis inédits.
« Il s’agit d’un nouveau document capital et stratégique, que nous avons voulu baptiser « contrat des possibles ». Sa vocation est d’œuvrer pour réduire les inégalités urbaines et sociales au sein de nos territoires », a expliqué Martine Vassal, la présidente de la Métropole. Et d’ajouter : « Ce contrat des possibles fixe nos objectifs pour les six prochaines années, et formalise nos engagements communs avec l’État, l’ensemble des communes et les partenaires de la Politique de la Ville. C’est précisément pour cette raison que nous avons souhaité élaborer le contrat des possibles de la même manière que notre Programme local de l’habitat (PLH), en concertant l’ensemble des maires de la métropole. Ce contrat des possibles, c’est le fruit d’un travail de co-construction mené avec les communes en géographie prioritaire, et j’y tenais profondément ! »
Création d’une société publique locale Énergies de Provence
Un important volet énergétique était également au menu de ce conseil, dont la création d’une Société publique locale (SPL) Énergies de Provence. En effet, dans un contexte de lutte contre le changement climatique et la raréfaction des énergies fossiles, l’ambition du Plan climat-air-énergie métropolitain, adopté en décembre 2021, est de couvrir les consommations énergétiques du territoire à 100% par des énergies renouvelables et de récupération (ENR) à horizon 2050. La Métropole et le Département des Bouches-du-Rhône, qui partagent la préoccupation et les ambitions d’Aix-Marseille-Provence, ont ainsi décidé de créer un opérateur énergétique local, sous la formation d’une SPL, afin de porter ces projets pour leur compte et pour celui des communes qui pourront, par la suite, devenir actionnaires de cette société, en fonction de leurs besoins.
Les élus métropolitains ont aussi acté l’évaluation des zones d’accélération des énergies renouvelables, avec 9 communes pour l’heure identifiées (Cabriès, Cassis, Grans, Lamanon, Lançon-Provence, Le Tholonet, Marseille, Saint-Cannat, et Vitrolles) ainsi que le bilan 2022-2023 du suivi du Plan climat-air-énergie métropolitain. « Notre plan peut être vu comme l’un des plus ambitieux et volontaristes de France, avec un budget significatif alloué aux transitions. 85% des actions sont en cours, et 48% sont achevées. Nous pouvons ainsi considérer que ce Plan climat-air-énergie a atteint l’âge de la maturité », s’est félicitée Amapola Ventron, vice-présidente déléguée à la Protection de l’environnement, à la Lutte contre les pollutions, à la Transition écologique.
Un concours agricole métropolitain approuvé
Le conseil de la Métropole a également adopté, dans le cadre du Plan de mobilité voté à l’unanimité en 2021, la poursuite des études pour la réalisation d’un bus à haut niveau de service (BHNS) entre le centre-ville d’Aix-en-Provence, la Duranne et le PAAP (pôle d’activités d’Aix). Celui-ci compte en effet 30 000 salariés et 10 000 habitants, avec une augmentation projetée de plus de 3 700 emplois, 4 000 habitants et 30 000 m² de commerces. « La Métropole avance bien et vite pour rattraper 50 ans de retard en matière de mobilité. Il est nécessaire, compte tenu de l’avancée des 15 projets du plan Marseille en Grand, de travailler sur la suite pour ne pas perdre de temps sur l’étape d’après ! », a indiqué Martine Vassal.
Le règlement d’un concours agricole métropolitain a, par ailleurs, été approuvé par les élus. « Afin de renforcer la dynamique des filières agricoles locales de qualité et sensibiliser le grand public à l’agriculture de proximité, la Métropole va organiser la première édition de ce concours en 2024, avec tout un système de promotion et d’achat mis en place », a expliqué Christian Burle, vice-président de la Métropole délégué à l’Agriculture, la Viticulture et ruralité, à l’Alimentation et Circuits courts. « Seuls pourront concourir les agriculteurs installés et les entreprises implantées sur le territoire métropolitain », a précisé l’élu.
Un nouveau budget participatif lancé à Aubagne
La mise en œuvre, à titre expérimental, du dispositif du permis de louer des logements privés sur le centre ancien de Marignane a aussi été voté lors de ce conseil. 40% des logements locatifs privés du centre-ville de la commune étant qualifiés de dégradés, la ville souhaite de fait l’instauration d’une autorisation préalable à la mise en location sur son centre ancien, et désire que ce dispositif soit porté par la Métropole. Le périmètre retenu comporte 1 013 logements, dont 866 sont potentiellement concernés par une mise ou remise en location, avec 719 logements locatifs et 147 logements vacants.
« Ensemble, notre action a du poids. Ensemble, nous poursuivons nos actions pour renforcer notre Métropole inclusive. Nous continuerons d’améliorer le quotidien des habitants grâce à nos nouveaux outils. Je pense notamment à la simplification des démarches pour les porteurs de projets encore trop souvent découragés par la lourdeur de nos procédures administratives. Je pense à la différenciation des modes de financements pour en finir avec l’appel à projet unique. Je pense à tous les budgets participatifs que nous déployons déjà à Air Bel, aux Flamants, à la Belle de Mai, à Pertuis, à Port-de-Bouc et, cette année, à la Castellane ! Et je suis heureuse de vous annoncer que nous lancerons aussi un budget participatif à Aubagne », a annoncé Martine Vassal.
Et de conclure : « Nos politiques publiques liées au social, aux services urbains, à l’insertion, à l’emploi, à l’éducation, à la culture et au sport ne se limitent pas aux communes identifiées comme prioritaires. Toutes les communes y ont droit, qu’elles soient situées en milieu rural ou urbain. Nous les poursuivrons dans chacune des communes de la métropole, je vous le garantis. Nous le devons à tous les habitants, pour leur bien-être, pour l’équité, et pour l’avenir de notre territoire ! »